Didier Monge nous fait découvrir deux voix exceptionnelles. La sienne, d’abord, magnifique de lyrisme et d’amplitude, glissant de l’angélique au sépulcral,
Il y a, dans le propos de Didier Monge, une grande justesse et une grande justice; il y a de la rage, parfois déchirante, mais pondérée par des mélancolies chantées et des rêveries visuelles, très belles et, j’ajouterais, nécessaires : la performance a comme fond panoramique des projections d’images et de vidéos de paysages océaniques qui enveloppent et dissolvent sa présence solitaire sur scène, accompagnée, souvent, de son ombre portée sur le fond des images. Tous les équilibres sont très bien dosés, entre musique et visuel, entre paroles, échos et silences. Jamais le discours politique ne devient agressif envers le public (souvent le péché de spectacles militants) ou didactique. On peut d’ailleurs passer à côté du propos, et de la Sibylle, comme une belle promenade entre la mer et le cimetière de ces voix féminines. On peut d’ailleurs visiter un site dit l’Antre de la Sibylle, à Cumes, près de Naples, et comprendre la part des échos aléatoires et des dissonnances dans la musique sybilline, et avec le bruit des vagues au pied de la colline.
Compliments à Linda Wise pour la limpidité et l’élégance de la mise en scène, mais surtout pour la direction d’acteur et pour les équilibres entre discours, musique et émotion. Compliments à Didier Monge, photographe, vidéaste et virtuose du one-man technique sur scène.
Enrique Pardo, performer, metteur en scène, essayiste. Co-directeur de Panthéâtre avec Linda Wise
son blog : https://enriquepanblog.wordpress.com/
Site de Pantheatre : pantheatre.com